Maintenant, je m'encrapule le plus possible. Pourquoi ? Je veux être poète, et je travaille à me rendre Voyant (...).
Arthur Rimbaud, carta a Georges Izambard, Charleville, 13 de maio de 1871.
14 de fevereiro de 2016
a diferença entre cuidarmos de nós próprios e o individualismo é saber desprover-se de si em prol de outrem, coisa que não se explica, se pede ou se espera e raramente encontra reciprocidade. nas vidas limitadas e limitantes que levamos, frequentemente mais não sabemos sobre a generosidade do que designar as suas restrições.
12 de fevereiro de 2016
11 de fevereiro de 2016
6 de fevereiro de 2016
as pessoas que me amam são as pessoas mais extraordinárias do mundo. não porque eu goste de ser amada, embora goste, mas antes porque têm a capacidade de ver para além daquilo que aparentemente é disforme e formado por intrincadas, obscuras arestas. vislumbrar a inocência entre aquilo que é selvagem, a elegância entre o que é grosseiro e a constância entre o que é violento, não é para todos e, por isso, muito as admiro.
1 de fevereiro de 2016
30 de janeiro de 2016
24 de janeiro de 2016
o deserto é tudo menos um vórtice, disse, como se esperasse não ser ouvido. aqui as nuvens não formam constelações de falsas figuras e o frio vazio é invadido pela impressão cósmica de um tóxico perfume a pinhal. teria que esperar que tudo se desfizesse se realmente queria sair do deserto, a areia, o céu azul, as nuvens, o pinhal, e contudo as mãos, impacientes aranhas prestes a devorar a sua presa, em permanência desenham a inelutável, perfeita, linha do horizonte. se desvanecida ou rompida, a sua trama rapidamente era restabelecida, evidentemente com uma certa candura, a coar a luz do céu. assim mantêm até ao fim o seu segredo, tão finamente tecido que o inferno por vezes se confundia. porém, subitamente, quando pousava a cantar no galho de um pinheiro, um pássaro desfazia o equívoco.
21 de janeiro de 2016
1.
Pindare a écrit dans la deuxième Pythique: Genoi autos essi mathôn. Deviens ce que tu es. Non, ne deviens pas ce que tu es. Ce qui individualise c'est le nom propre, c'est-à-dire le langage où il prend place, c'est-à-dire le contrôle social par la voix intériorisée, c'est-à-dire la servitude sans fin. Ne deviens pas l'esclave des tiens dans le patronyme qu'ils te donnèrent dans la langue collective qu'ils t'enseignèrent. Sans quoi le nom qu'on te donna prendra la place de ta chair.
(...). Ne deviens pas ce que tu es. Ne deviens pas autos. Ne deviens pas idem. Ne cherche pas à être différent des autres car l'envie d'être différent des autres, c'est cela le monde. C'est cela s'adapter aux usages du plus grand nombre et des rivaux. Faire l'intéressant c'est avoir envie d'être identifié. Ne fais pas l'intéressant. Ne t'identifie à rien. Ne deviens pas identique à toi-même. Ne va pas vers toi. Car personne n'est véritablement parvenu au plus impulsif du rythme interne qui le commande, au plus autonome de ce qui vit dans sa vie parce que nous sommes tous des enfants.
Pascal Quignard, La barque silencieuse.
Pindare a écrit dans la deuxième Pythique: Genoi autos essi mathôn. Deviens ce que tu es. Non, ne deviens pas ce que tu es. Ce qui individualise c'est le nom propre, c'est-à-dire le langage où il prend place, c'est-à-dire le contrôle social par la voix intériorisée, c'est-à-dire la servitude sans fin. Ne deviens pas l'esclave des tiens dans le patronyme qu'ils te donnèrent dans la langue collective qu'ils t'enseignèrent. Sans quoi le nom qu'on te donna prendra la place de ta chair.
(...). Ne deviens pas ce que tu es. Ne deviens pas autos. Ne deviens pas idem. Ne cherche pas à être différent des autres car l'envie d'être différent des autres, c'est cela le monde. C'est cela s'adapter aux usages du plus grand nombre et des rivaux. Faire l'intéressant c'est avoir envie d'être identifié. Ne fais pas l'intéressant. Ne t'identifie à rien. Ne deviens pas identique à toi-même. Ne va pas vers toi. Car personne n'est véritablement parvenu au plus impulsif du rythme interne qui le commande, au plus autonome de ce qui vit dans sa vie parce que nous sommes tous des enfants.
Pascal Quignard, La barque silencieuse.
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